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Transition 12 - Émergence de métropoles polycentriques "Mega City Regions"

transition 12

Porteur

Florent Le Néchet



Objet de la transition

Émergence de Mega-City regions (Hall, 2006) : par exemple le Bassin Parisien entre 1968 (recensement juste avant les chocs pétroliers) et 2050 (date de fin de la plupart des modèles de prospective).
Suite aux transformations des modes d'habiter et de se déplacer (automobile, TGV, développement urbain de moyenne densité), aux  transformations des activités économiques et à la possible influence de « chocs » exogènes sur le système (hausse du coût de l'énergie), les liens entre villes au sein d'un système de villes se transforment vers peut-être un renforcement du « local » à une échelle géographique plus vaste qu'auparavant s'appuyant sur des réseaux de proximité entre aires urbaines déjà constituées.

NB : Les processus évoqués ici sont en cours, ne font pas nécessairement consensus et font l'objet de plusieurs littératures actives. Il n'est question dans ce cadre que d'évoquer des réactions possibles du système urbain à un changement potentiel dans les coûts énergétiques (qui pourraient être amener à cesser de décroître au cours de ce siècle) ainsi qu'à des processus purement spatiaux (palimpsestes d'échelles de fonctionnement constituées sur le temps long).  Les trois régimes possibles après la transition n'ont pas vocation à être des prévisions crédibles : ce sont de simples éléments de réflexions visant à susciter le débat : comment un système territorial organisé de façon complexe à plusieurs échelles réagit-il à un « choc » énergétique ?

Axes d'analyse de la transition


Description détaillée

Description du régime 1 : éléments qui semblent clairement installés dans le paysage en 1960
  • La ville est orientée vers l'automobile, même si des trajets de courte portée sont encore réalisés à pied et en transport collectifs
  • Les investissements doivent être détournés des transports collectifs, trop coûteux.
  • La mobilité est en forte croissance, principalement au sein d'aires fonctionnelles de plus en plus larges et entre grandes villes (mondialisation des échanges)
  • L'immobilier pavillonnaire connaît une très forte demande
  • Le prix de l'énergie est faible
  • Les communes ont un pouvoir fort d'aménagement local
  • Les agglomérations sont toutefois encore clairement délimitées dans l'espace
  • L'économie est encore largement industrielle
  • L'Etat prend en charge des politiques de développement à l'échelle urbaine (villes nouvelles, pour encadrer l'étalement urbain).
  • Paris est considérée comme trop grande en France (DATAR)
  • Les aires urbaines entretiennent peu de liens fonctionnels entre elles, sauf en ce qui concerne les liens avec Paris
Description du régime 1,5 : Éléments qui semblent devoir bouger assez rapidement (transition en cours)
  • La mobilité ne peut pas continuer à croître (les vitesses n'augmentent pas ou peu, le prix de la vitesse semble augmenter)
  • Le pouvoir ne peut pas continuer à être ainsi morcelé (travaux de Christian Lefèvre sur l'émergence lente de systèmes de gouvernance métropolitaine)
  • L'habitat ne peut continuer à être dispersé, individuel (impact écologique). Les limites des villes ne sont plus lisibles
  • Les vitesses ne peuvent continuer à être plus grandes en voiture qu'en transports collectifs (concurrence entre modes) : les trains à grande vitesse devraient gagner du terrain pour les distances de plusieurs centaines de kilométres.
  • Les flux entre villes au sein des Mega-City regions devraient être relativement de plus en plus importants
  • Les zones périurbaines vont devoir être réaménagées drastiquement, mais pas forcément en les faisant ressembler artificiellement à des centres anciens
  • Paris au sens large n'est pas assez grand dans la compétition mondiale
  • Les communes sont des entités trop petites pour être pertinentes dans la compétition internationale
Description sommaire du régime 2.a)
L’augmentation du prix de l'énergie est si forte que les activités et les échanges se reconcentrent à une échelle très locale. Les zones de développement « étalées » deviennent inaccessibles et la précarité y augmente très fortement. Les centres se densifient mais l'activité économique y est morne. Les Mega-City regions n'auront finalement jamais vraiment existé et les systèmes de pouvoir très locaux reprennent de la vigueur.
Description sommaire du régime 2.b)
L'augmentation du prix de l'énergie est sensible mais le système d'habitat parvient à s'adapter pour maintenir une activité économique constante. Les Mega-City regions sont la pierre angulaire de ce nouveau système territorial : la plupart des activités se déroulent localement à cette échelle élargie, et les échanges mondiaux, en légère diminution du fait de l'augmentation du prix de l'énergie, se sont adaptés à cette organisation. Des systèmes de gouvernance à l'échelle des Mega City regions (typiquement 200 km de rayon) sont devenu une banalité et interagissent dans le jeu politique continental.
Description sommaire du régime 2.c)
L'augmentation du prix de l'énergie annoncée n'arrive pas : la technologie permet de surmonter ces craintes et la mobilité continue de croître très fortement. Au-delà des Mega-City regions désormais considérées comme des centres urbains (même si ils n'ont plus grand chose à voir avec des centres urbains du siècle précédent) on observe un développement de zones très peu denses et des flux très peu polarisés (individualisation complète de la mobilité).